Assises du journalisme : l'information, à quel prix?

Publié le par Adrien

Assises du journalisme

 

 

L’information à tous prix…

 

 

Le vendredi 9 mars se tenait la dernière journée des assises internationales du journalisme au Nouveau Siècle à Lille. Pour cloturer ces premières assises, le débat portait sur un des fondamentaux de ce métier: l’information. « Quel prix payer pour être informé ? ».

 

 

Presse gratuite, télés et radios privées, Internet libre d’accès… L’idée s’installe que l’information peut ne pas être payante. Pour animer ce débat, Amaury de Rocheguegonde (responsable du service médias à Stratégies), s’était entouré de plusieurs intervenants comme François Bonnet (directeur-adjoint de la rédaction de Marianne), Philippe Chaffanjon (directeur-adjoint de la rédaction à RTL), Emmanuel CHAIN (producteur à Elephant & Cie) ou encore Frédéric Filloux (directeur de la rédaction de 20 minutes)… La question s’est essentiellement portée sur le phénomène des gratuits tels que 20 minutes, Métro ou encore Matin Plus : « D’après plusieurs études, le lecteur se sent plus concerné par un gratuit car il a le sentiment qu’il n’y a pas de manœuvre douteuse comme en politique souligne Frédéric Filloux. Et puis, la forme de distribution est fondamentale : ce n’est pas le lecteur qui va acheter le journal, mais le journal qui va au lecteur ». Il est vrai que l’arrivée de la presse gratuite a quelque peu modifié le prix de l’information, même si celle-ci reste superficielle : « Mais ceci correspond à une stratégie. Ce n’est pas un point faible que d’avoir une information superficielle ou des articles non-approfondis, c’est ce qu’attendent nos lecteurs, fait remarquer le directeur de rédaction de 20 Minutes. On est dans le respect de notre ligne éditoriale… ». C’est justement la ligne éditoriale des gratuits qui a permis de se démarquer de la presse payante. Alors que l’arrivée des gratuits a fait beaucoup parler à ses débuts, aujourd’hui 53% des journalistes la considèrent comme une chance. Le succès des gratuits a suscité beaucoup d’interrogations dans la presse payante, notamment grâce à la révolution éditoriale et celle de la distribution : « Les gratuits sont venus exacerbés une crise de management et d’offres éditoriales. Si Libération est dans une telle crise c’est à cause de leur ligne éditoriale qui s’est décroché de leur lectorat, note Francois Bonnet. Je pense sincèrement que le gratuit aidera le payant à changer sa ligne éditoriale». L’information est donc disponible à tous prix. Que se soit dans les gratuits, à la télévision, ou encore en presse payante, l’information a un prix ; mais il est variable. « Lorsque l’on est producteur de magazines d’information comme 7 à 8, je peux vous dire que la valeur de l’info est en forte, note Emmanuel Chain. L’information a pris trop de valeur, elle est disponible partout. Je pense qu’il faut se démarquer du traitement de l’info avec sa ligne éditoriale, il faut profiter de cette ouverture de marché ». Les journaux en crise de lectorat savent donc ce qui leur reste à faire.

Adrien JUSTINE

Publié dans adrien-esj

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